ERP Industriel : Quelles perspectives à horizon 2025 ?
Le paysage industriel français et celui des technologies qui y sont associées ont longtemps évolué main dans la main, pas toujours au même rythme certes. Vecteur d’amélioration des processus de production et de croissance, le SI des acteurs les plus en vue des marchés - tous secteurs confondus – se trouve aujourd’hui au cœur de réflexions stratégiques de transformation à la fois durables et urgentes.
Car si les enjeux de rationalisation des processus métier et d’augmentation du chiffre d’affaires des entreprises sont toujours prioritaires, de nouveaux paramètres sont venus s’ajouter au cadre de gestion et de responsabilité du SI. Celui-ci n’est désormais plus uniquement le garant du bon fonctionnement des matériels, solutions et autres infrastructures supportant les opérations de son entreprise. Il doit en outre intégrer des éléments permettant de répondre à la dynamique de son écosystème de plus en plus étendu, notamment en termes de “servicisation”.
(R)évolution continue
L’ERP que nous avons connu par le passé, et qui occupe aujourd’hui toujours une place centrale dans le SI des organisations, ne ressemble évidemment plus – et heureusement d’ailleurs - à celui conçu pour les entreprises des industries 4.0.
Force est de constater cependant qu’il s’inscrit dans une histoire que nous n’avons pas fini de raconter. Celle d’une innovation continue qui, dans sa forme actuelle et probablement dans ses itérations futures, tend à transformer la solution monolithique rigide et fermée en une plate-forme évolutive et ouverte, reposant sur une infrastructure cloud accueillant et connectant entre eux tous les métiers, leurs outils et leurs bonnes pratiques.
Mais de nouveaux défis émergent continuellement pour les DSI des organisations, confrontés aujourd’hui à des évolutions réglementaires ou à des changements d’usages associés à des problématiques sociétales, écologiques et environnementales (RSE) ou encore à la multiplication des données d’entreprise. Autant d’éléments contextuels qui figurent parmi les moteurs de la transformation des entreprises et qui nécessitent une adaptation voire un remplacement de l’ERP en place.
Automatisation et rationalisation
Cet ERP au cœur des pratiques industrielles de demain, à l’horizon 2030, sera par ailleurs fortement marqué par la tendance croissante à l’automatisation des processus métiers. Qu’il s’agisse de processus de production ou de tâches administratives, ceux-ci se retrouvent souvent ciblés dans le cahier des charges des entreprises qui cherchent à les rationaliser, à diminuer leur impact financier et en temps sur leur organisation et à les transformer en vecteur de performance.
Autre point essentiel, l’ERP, outre sa richesse fonctionnelle en standard, quel que soit le secteur d’industrie, doit aujourd’hui être en mesure d’accueillir tous types d'applications complémentaires verticales voire micro-verticales, pour répondre à des besoins hyper spécifiques. Des solutions qui existent, se développent et se mettent à jour grâce à des éditeurs en veille constante et à des partenaires intégrateurs sérieux. Sans oublier les utilisateurs particulièrement exigeants eux aussi dont les retours d’usage, le besoin de confort d’utilisation et de visualisation des informations ou encore l’accessibilité 24/7 à leurs données métier apportent leur lot de défis en termes d’amélioration produits.
Intelligence contextuelle
Vous l’aurez compris, les industriels français n’ont pas fini de faire leur révolution. La multiplication des données d’entreprise, de leur collecte, usage, analyse, partage et, enfin, de leur capitalisation offre aujourd’hui des perspectives aussi excitantes qu’imprévisibles. L’impact des technologies sur les processus métier au cœur desquels se trouvent ces données est lui aussi conséquent : RPA, IoT, ML, IA, M2M, Jumeaux numériques, conteneurs etc.
Mais là où l’intelligence et l’agilité des industriels français, supportées par un ERP de dernière génération, devront s’améliorer dans les prochaines années, ce sera au niveau de leurs capacités à répondre à de nouveaux paradigmes au sein de leur chaîne de production. Le passage progressif d’une économie de production linéaire “je produis, je consomme, je remplace ” à une économie de production circulaire incluant, dès la phase de conception des produits recyclables , des alternatives organiques à des produits chimiques ou encore des solutions énergétiques innovantes pourrait changer la donne.
Qui aurait pu prédire que le consommateur exigerait des entreprises industrielles, y compris sur des secteurs de niche, une transparence complète sur leurs pratiques en matière de RSE ? Que ce soit au niveau de leurs processus, de leur consommation d’eau, d’électricité, de leur gestion du cycle de vie des produits, de leur respect des droits humains... chaque élément est aujourd’hui potentiellement sous la loupe de la société dans son ensemble. L’entreprise, au risque de ternir son image de marque, ne peut nier l’impact de ses choix de production ou de fabrication et l’ERP idéal du futur sera ainsi le reflet de cet ensemble cohérent de problématiques métiers, sociétales et environnementales.
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Auteur/autrice
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Patrick a été pendant plusieurs années en charge des études ERP du CXP. En tant qu’expert RFI dans le domaine ERP, Achats, Supply chain, Comptabilité et Finance, il intervient régulièrement en amont des missions de conseil auprès de clients utilisateurs finaux ou d’éditeurs de progiciels. Ses domaines d’expertise sont les ERP, les WMS, TMS, la logistique, le SaaS…
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